Souvent au cabinet, on me demande comment sortir d’une situation difficile, et parfois j’affirme que nos  pensées impactent notre capacité à être heureux, souvent la première réaction est le déni. Quand quelques semaines plus tard, après quelques séances, je répète mes propos, très souvent le patient acquiesce.

Que s’est-il passé?

Bien sûr certains événements sont imprévisibles : un licenciement, une canicule, un décès, nous les subissons et devons y faire face.  Néanmoins il y des choses que nous contrôlons et d’autres que nous influençons, par nos actions ou nos attitudes. Si nous entrons dans une pièce en étant souriant et détendu, les personnes dans la pièce vont nous percevoir comme une personne aimable, et nous allons recevoir cette perception et l’intégrer dans nos pensées. En revanche si nous entrons en furie dans une pièce, avec tous les signes de la mauvaise humeur, les personnes présentent vont certainement penser que nous ne sommes pas très agréables, nous allons intégrer cela et en nourrir nos pensées. Or si nos pensées sur nous-même sont majoritairement positives, nous allons agir avec confiance et nous sentir bien. En revanche, si nos pensées sur nous-mêmes sont dévalorisantes, nous allons agir  en doutant, voir en pensant que nous ne pouvons pas y arriver. Ce qui va certainement avoir un effet sur le résultat de nos actions. Le cerveau va adopter ce mode de fonctionnement, et ne pas mobiliser d’autres réseaux de neurones qui permettraient de penser autrement. Quand on est déprimé, on perçoit tout ce qui est déprimant, et pas ce qui ne l’est pas. Et dans ce cas notre réalité devient déprimante, or elle n’est qu’une notre vision partielle du monde. Comme nous agissons en fonction de ce que nous croyons, nous renforçons ainsi une réalité qui peut être désagréable, dévalorisante, difficile à vivre. Mais comprendre le processus permet d’en changer. Si l’on voit toujours  le verre à moitié vide, pendant que d’autres voient toujours ce même verre à moitié plein, c’est peut-être parce on a vécu des choses difficiles, qui ont mis à mal notre confiance en nous, mais il est possible de percevoir ce qui a toujours été imperceptible pour nous. Cela demande un effort au début, mais heureusement la plasticité du cerveau permet de mettre en place de nouveaux modes de pensées et donc de changer l’image que l’on a de soi.